Guillaume le conquérant, star de la tapisserie de Bayeux
Titre : | La tapisserie de Bayeux |
Auteur : | Inconnu |
Technique : | Broderie |
Dimensions : | ~ 0.5m x 69m |
Année : | fin du XIème siècle |
Conservation : | Musée de la tapisserie de Bayeux |
La tapisserie de Bayeux en chiffres
mètres
kilos
bâteaux
personnages
comète
À la fois œuvre d’art et document historique, la tapisserie de Bayeux évoque un tournant de l’histoire européenne : celui de la conquête de l’Angleterre par le duc Guillaume de Normandie, plus connu sous le nom de Guillaume le Conquérant.
Guillaume le conquérant, héritier des vikings
Quand Guillaume – le futur conquérant – voit je jour en 1027, la Normandie est un duché relativement autonome, et très prospère. Un peu plus d’un siècle auparavant, son quadrisaïeul (autrement dit son arrière arrière arrière grand-père) Rollon le viking acquit le territoire par le traité de Saint-Clair-sur-Epte signé avec le roi de France Charles le Simple.
Le père de Guillaume, Robert le Magnifique, gouverne avec prodigalité et libéralisme pendant 7 ans, mais il meurt brutalement au retour d’une croisade en 1035. Avant son périple, il avait pris soin de faire reconnaître son fils – illégitime – par les grands du duché.
Mais à la mort de Robert, le désordre apparaît et malgré leur serment, les comtes n’acceptent pas le petit bâtard comme duc.
Les difficiles débuts de Guillaume le conquérant
C’est réellement en 1047 que les opposants, menés par Hugues, l’évêque de Bayeux, commencent à conspirer.
Le complot se précise, et l’assassinat du jeune duc est prévu pour le 14 janvier.
Mais Guillaume, alors en déplacement à Valogne, est alerté in extremis par un partisan. Pressentant le danger immédiat, il fuit dans la nuit et prend la direction de son château situé à Falaise. Pendant plusieurs lieues, il est pourchassé à cheval par ses ennemis mais réussi à s’échapper.
Les conjurés ont échoué et Guillaume est en sécurité, mais il est isolé.
Pendant 7 mois, les traitres, effrayés par les probables représailles, multiplient les alliances et les coups de force.
Mais Guillaume réunit ses fidèles à sa cause et surtout obtient l’appui militaire du roi de France Henri Ier.
Le 10 août, la fronde est écrasée lors de la bataille de Val-ès-Dunes.
Après cette victoire, Guillaume assoit son autorité et parvient à endiguer la vague d’insubordination.
Il a 20 ans.
Les raisons de l’imbroglio de la succession du trône d’Angleterre
Depuis deux siècles, L’Angleterre est instable et subit les incursions fréquentes des scandinaves. Le roi Ethelred (surnommé « le malavisé » !) a coutume de payer les envahisseurs pour qu’ils repartent.
Il choisit pour épouse Emma, la fille de Richard II, duc de Normandie, lui-même grand-père de Guillaume. De cette union, naîtront Édith, Alfred, et surtout Édouard, futur confesseur.
En l’an 1002, Ethelred, désireux de se débarrasser des vikings, aurait commandité le massacre de colons danois le jour de la Saint Brice.
En représailles, le roi Sven du Danemark attaque l’Angleterre, déclenche une invasion massive et devient le nouveau roi en 1013.
Ethelred et sa famille, prennent l’exil et se réfugient tout naturellement dans la patrie d’Emma : la Normandie.
A la mort d’Ethelred, Emma est remariée à Knut le Grand le fils de Sven, et nouveau roi d’Angleterre qui a besoin d’assoir sa légitimité en épousant la veuve du dernier roi anglo-saxon.
Après plusieurs autres successions, c’est finalement à Édouard que revient la couronne anglaise. Édouard, dit « le confesseur », est, souvenons-nous, le fils d’Emma, et donc le cousin germain de Guillaume.
En 1050 environ, il semble qu’Édouard ait pris contact avec Guillaume sur la question de la transmission du trône d’Angleterre. Y a-t-il eu un véritable pacte ? Ou bien une simple approche ? Quoi qu’il en soit, c’est l’acte déclencheur de la conquête de l’Angleterre par Guillaume de Normandie.
Et c’est ici que commence l’histoire racontée par la tapisserie de Bayeux.
Détail d’un rouleau représentant la lignée des ducs de Normandie et des rois d’Angleterre jusqu’à Henri Ier.
Tout en haut, c’est Harold, roi d’Angleterre.
On peut ensuite reconnaître le viking Rollon, Guillaume Longue-Épée (son fils), Richard Sans-Peur (son petit-fils) et les enfants de ce dernier (dont son successeur Richard II). Ensuite, viennent les petits enfants de Richard sans peur dont Robert le Magnifique, le père de Guillaume le Conquérant.
Viennent ensuite Guillaume, puis ses descendants Guillaume II le Roux, et enfin Henri Ier.
La tapisserie de Bayeux, c’est quoi ?
Déjà, si on veut être précis, ce n’est pas une tapisserie dans le sens strict, mais plutôt une broderie. Les motifs sont tissés sur neuf pièces de lin, employant cinq couleurs principales. Le dessin, qui tend légèrement vers la caricature, ne cherche pas forcément le réalisme : un cheval pouvant tout à fait être représenté en bleu par exemple.
L’unité de style laisse penser qu’elle a été conçue par un seul artiste. Avant le XVIIIème siècle, la tapisserie était connue sous le nom de « La tapisserie de la reine Mathilde », cette fameuse Mathilde étant le plus souvent identifiée comme l’épouse de Guillaume. Cette thèse est aujourd’hui totalement écartée.
L’histoire racontée suit l’ordre chronologique des évènements. Le récit principal est encadré par une large bordure, dont la frise semble relater des évènements anecdotiques.
Ces marges supérieures et inférieures, outre leur caractère décoratif, pourraient avoir le rôle de décrire des actions parallèles, du genre : « pendant ce temps-là, ailleurs… »
En certains endroits où le récit monte en tension, la scène centrale empiète sur le bord supérieur.
Les commentaires sont écrits en latin naïf, pas toujours aisés à interpréter.
L’œuvre a subi de nombreuses restaurations au cours des siècles, notamment à ses extrémités, et on pense qu’elle a été amputée de sa scène finale.
La tapisserie nous offre aujourd’hui une documentation inespérée de l’époque. Grâce aux détails de ses illustrations, nous observons la forme des équipements martiaux, les techniques de construction des navires, etc.
Le fait quelle ait réussi à traverser presque 1000 ans d’histoire tient du miracle si l’on considère tous les évènements qui auraient pu conduire à sa destruction (la guerre de 100 ans, les guerres de religions ou encore la révolution française).
Scenario et distribution de la tapisserie de Bayeux
Pendant la période mouvementée d’une Europe médiévale encore en construction, l’ambition « anti brexit » du plus conquérant de nos Guillaume mène à une guerre de succession contre Harold Godwinson dont l’affrontement principal a lieu à Hastings.
Les évènements relatés se déroulent entre 1064 avec le débarquement d’Harold en Normandie et le 14 octobre 1066 lorsque ce dernier fut tué pendant la bataille de Hastings.
Avec, dans l’ordre d’apparition :
- Harold (Prétendant au trône d’Angleterre)
- Édouard le Confesseur (Roi d’Angleterre)
- Guy de Ponthieu (le trouble fête)
- Guillaume le Conquérant (la tête d’affiche)
Décryptage historique de la Tapisserie de Bayeux
Nous sommes au début de l’année 1064, probablement au palais de Winchester. Édouard le Confesseur est représenté siégeant sur son trône avec les attributs du pouvoir.
Dès cette première image (1), apparaît Harold, qui parlemente avec le roi. Harold est l’héritier du vaste et puissant comté de Wessex, et sa famille a toujours été proche du pouvoir depuis le règne de Knut.
1 – Harold et Édouard le confesseur
EDWARD REX « Le roi Édouard »
Après des scènes représentant Harold chassant avec ses hommes, et festoyant dans son manoir, il embarque sur des bateaux, qui, toutes voiles gonflées (2), traversent la Manche.
Notons que tous les hommes portent la moustache, et la coupe au bol… C’est ainsi que seront représentés les anglais tout au long de la broderie !
Lorsque Harold débarque, il est sans arme et semble s’être échoué. Pris au dépourvu, il est saisi sans ménagement par des soldats. C’est en fait une troupe menée par Guy, le comte de Ponthieu, qui emmène Harold comme otage.
2 – Harold est emprisonné par Guy de Ponthieu
HAROLD ; HIC APPREHENDIT WIDO HAROLDUM « Harold ; ici Guy se saisit de Harold »
Un anglais parvient à s’échapper, et court prévenir Guillaume, duc de Normandie (3), qui apparaît ici pour la première fois. Ce dernier envoie des messagers vers Guy lui demandant de relâcher leur prisonnier.
Selon le chroniqueur Guillaume de Poitiers, le duc de Normandie aurait payé une rançon considérable pour la libération du comte de Wessex.
À partir d’ici, les français sont figurés avec la nuque rasée.
La tapisserie nous montre ensuite Guillaume et Harold chevauchant tous deux, un faucon à la main, en direction du palais ducal à Rouen (4).
Après cette étape, ils partent ensemble en campagne militaire contre le duc de Bretagne. La tapisserie illustre à cette occasion le Mont-Saint-Michel au loin (5), et Harold sauvant deux hommes des sables mouvants.
3 – Guillaume le conquérant – première apparition
HIC VENIT NUNTIUS AD WILGELMUM DUCEM
« Ici vint un messager trouver le duc Guillaume »
4 – Harold et Guillaume chassent
HIC WILDO ADDUXIT HAROLDUM AD WILGELMUM NORMANORUM DUCEM (texte tronqué) « Ici Guy amena Harold à Guillaume, duc des normands »
5 – Harold et Guillaume – Mont-Saint-Michel
HIC WILLEM DUX ET EXERCITUS EIUS VENERUNT AD MONTEM MICHAELIS (tronqué) « Ici le duc Guillaume et son armée vinrent au Mont st-Michel »
ET HIC TRANSIERUNT FLUMEN COSNONIS. HIC HAROLD DUX TRAHEBAT EOS DE ARENA « et ici ils traversèrent la rivière Couesnon. Ici le duc Harold les tirait du sable »
Après les batailles victorieuses de Dol et Dinant, on retrouve Harold prêtant serment en présence de Guillaume, assis en seigneur (6). C’est le point culminant de l’histoire. C’est le signe que Harold se reconnait comme vassal de Guillaume. Il sera accusé de parjure quand il sera sacré roi d’Angleterre, alors qu’il avait juré fidélité à Guillaume qui était prétendant à ce trône.
6 – Harold prête serment
UBI HAROLD SACRAMENTUM FECIT WILLELNO DUCI « Où Harold prête serment au duc Guillaume »
Après des motifs relatant le retour de Harold en Angleterre et sa dernière entrevue avec Édouard le Confesseur, la tapisserie nous raconte la mort du souverain (7).
Cette section nous montre le roi dans son palais, à la fois agonisant à l’étage et au moment de son trépas au rez de chaussée.
En haut, le roi est assis, soutenu par un serviteur pendant que sa femme semble prostrée derrière.
Il est face à Harold, dans une position où leurs doigts se touchent, sans doute pour symboliser le don qu’Édouard fait de son royaume.
En dessous le souverain repose allongé dans un linceul.
L’image suivante (8) nous montre Harold trônant en majesté, paré des attributs de la royauté, l’évêque Stigant officiant à ses côtés.
À l’extérieur du bâtiment où a lieu le couronnement, un groupe attire l’attention sur l’étoile filante dans le ciel (9). Il s’agit de la comète de Halley dont les chroniques de l’époque nous confirment la visibilité dans le ciel d’Angleterre entre avril et mai 1066.
Le conteur a-t-il choisi d’illustrer cet évènement en guise de (mauvais) présage ?
7 – Mort d’Édouard le confesseur
HIC EADWARDUS REX IN LECTO ALLOQUITUR FIDELES « Ici le roi Édouard au lit s’adresse à ses fidèles »
ET HIC DEFUNCTUS EST « Et ici il mourut »
8 – Couronement de Harold
HIC DEDERUNT HAROLDO CORONAM REGIS « Ici ils donnèrent à Harold la couronne de roi »
9 – Comète de halley
ISTI MIRANT STELLA « Ils regardent avec étonnement une étoile. »
On apporte à Guillaume la nouvelle de l’accession d’Harold au trône (10).
On sait que lorsque Harold rompit son serment en se faisant couronner à la place de Guillaume, ce dernier porta plainte auprès du pape.
En effet, la version normande assure qu’Harold avait juré sur les saintes écritures, ce qui lui vaut une excommunication pour parjure.
Ainsi, la campagne de Guillaume prend des allures de guerre sainte.
10 – Nouvelle du couronement de Harold rapportée à Guillaume
HIC WILLELM DUX IUSSIT NAVES EDIFICARE « Ici le duc Guillaume ordonna de construire des bâteaux »
Apprenant la trahison, Guillaume ordonne la construction d’une flotte pour passer en Angleterre avec son armée. La tapisserie nous décrit (11) la fabrication des embarcations : on coupe les arbres, on équarrit les planches. Ces scènes sont très détaillées et nous aident à comprendre l’utilisation des outils de l’époque.
Dans la nuit du 27 au 28 septembre 1066, les embarcations normandes, avec figures de proues et voiles carrées rappelant les drakkars, prennent la mer (12).
11-Tapisserie de Bayeux – Préparation au départ
12 – La flotte traverse la manche
Une fois débarquée et installée à Hastings, l’armée festoie (13).
À gauche, des hommes se font servir de la viande rôtie à la broche. Ils sont assis à une table improvisée, qui semble formée de boucliers.
Un sonneur de cor appelle les invités.
À droite, dans une scène qui rappelle beaucoup le dernier repas du Christ, l’évêque Odon, par ailleurs frère de Guillaume, prononce un bénédicité.
Un serviteur apporte un bol et une serviette, sans doute pour le rinçage des doigts.
13 – Repas après installation du camp à Hastings
HIC FECERUNT PRANDIUM (tronqué) « Ici ils firent un repas »
ET HIC EPISCOPUS CIBUM ET POTUM BENEDICIT « Et ici l’évêque bénit la nourriture et la boisson »
Les troupes normandes incendient une maison (14). La dévastation de la campagne avoisinante est attestée dans les chroniques de Guillaume de Poitiers. C’est l’une des raisons qui hâtèrent le retour du roi dans le sud et l’affrontement des deux armées.
En effet, au moment du débarquement normand sur les côtes anglaises (tiens, tiens 😉 ) Harold était occupé dans la partie nord du pays à repousser une invasion norvégienne qui avait opportunément attaqué l’Angleterre au même moment.
Sans doute Harold a-t-il commis ici une erreur tactique. Il aurait eu tout intérêt à laisser Guillaume et son armée attendre dans cette région inhospitalière au lieu venir immédiatement s’exposer.
La bataille s’engage (15). La cavalerie normande charge l’amée anglaise.
Dans la frise supérieure, on peut observer des scènes à première vue insolites, composées de personnages tous nus. Un homme, probablement anglais puisqu’il porte des moustaches, semble faire des avances à une femme toute aussi déhabillée. Certains spécialistes ont imaginé ici l’évocation d’une fable, appelée « La veuve et le soldat ».
14 – Dévastation de la campagne anglaise par les troupes normandes
HIC DOMUS INCENDITUR « Ici une maison est brûlée »
15 – Départ de l’armée normande
HIC MILITES EXIERUNT DE HESTENGA ET VENERUNT AD PRELIUM CONTRA HAROLDUM REGEM (texte tronqué) « Ici les soldats sortirent de Hastings et allèrent au combat contre Harold »
Les combats suivent leur cours sanglant (16). Les épées et les haches s’agitent, les chevaux culbutent dans une scène que l’artiste rend très dynamique.
C’est un vrai carnage qui occupe cette fois la frise du bas où les cadavres jonchent le sol.
16 – Rencontre des deux armées
HIC CECIDERUNT SIMUL ANGLI ET FRANCI IN PRELIO (tronqué) « Ici français et anglais succombèrent en même temps pendant le combat »
Harold est atteint par une flèche qui lui transperce l’œil (17). C’est ainsi qu’il périt sur le champs de bataille.
La dernière illustration de la tapisserie évoque la fuite des anglais défaits, poursuivis par leurs ennemis. L’un d’eux regarde avec appréhension par-dessus son épaule, tandis qu’un autre semble se retirer une flèche de la tête.
17 – Mort d’Harold
HIC HAROLD REX INTERFECTUS EST
« Ici le roi Harold fut tué »
18 – Les anglais prennent la fuite
ET FUNGA VERTERUNT ANGLI « Et les anglais prirent la fuite »
Si importante qu’elle fut, la bataille de Hastings ne dura qu’une seule journée.
Selon certains spécialistes, la scène finale serait manquante de la tapisserie. Elle représenterait l’avènement de Guillaume sur le trône d’Angleterre qui eut lieu à Londres deux mois plus tard, scellant ainsi le destin des deux nations pendant les quatre siècle suivants.
A propos de la tapisserie de Bayeux...
Réalisée dans le sud de l’Angleterre à la fin du XIe siècle, la tapisserie de Bayeux est signalée pour la première fois en 1476 dans l’inventaire de Notre-Dame de Bayeux.
Son tissage est assez fin, puisqu’il est composé de 18 ou 19 points par cm :
- Points de tige pour les lettres
- Points lancés et couchés pour les éléments linéaires, les contours et les parties pleines
Cinq couleurs principales sont employées :
Rouge brique, bleu-vert, vieil or, vert olive et bleu, plus deux autres couleurs occasionnelles : bleu sombre /noir et vert cendré. Beaucoup de réparations furent exécutées avec du jaune clair, orange et vert clair.
La tapisserie reste une source précieuse et sans elle notre documentation sur l’histoire de la conquête normande serait beaucoup plus pauvre. Elle dresse un compte rendu extrêmement vivant de cet épisode de l’histoire dont on peut recouper la version avec les autres sources de l’époque :
- « Anglo-saxon chronicle »
- 7ème livre des « hauts faits des ducs de Normandie » écrit par Guillaume de Jumièges (qui affirme qu’Harold fut tué au début et non à la fin de la bataille)
- « Hauts faits de Guillaume duc des normands et roi des anglais » de Guillaume de Poitiers : récit qui expose les faits du point de vue des normands, rendant la conquête légitime
- Une hagiographie appelée « la vie du roi Édouard le confesseur »
En 1803, elle quitte la Normandie pour la première fois afin d’être exposée à Paris à la demande de Napoléon Bonaparte, sans doute dans le cadre d’une campagne de propagande destinée à préparer l’invasion de l’Angleterre.
Ce n’est qu’en 1944 que la tapisserie rejoint Bayeux. Elle est exposée depuis 1983 dans le musée de la tapisserie de Bayeux, où près de 400 000 visiteurs entrent chaque année.
La tapisserie fut inscrite au Registre Mémoire du monde de l’UNESCO en 2007.
En 2020, pour la première fois, elle franchira en principe la Manche et partira au Royaume-Uni. L’Elysée a accepté de prêter cette œuvre iconique.
Mais attention, la tapisserie «est un objet patrimonial extrêmement fragile qui fera l’objet de travaux de restauration très importants» avant de pouvoir envisager tout transport. Si ce prêt est envisagé, c’est également parce que le musée de Bayeux sera fermé au public pendant plusieurs mois pour travaux.
Repères
- 1027 : Naissance de Guillaume à Falaise
- 1064 : Serment de Harold Godwinson
- 14 octobre 1066 : Bataille de Hastings
- 2 décembre 1066 : Guillaume est couronné roi D’Angleterre
- 1087 : Mort de Guillaume le conquérant à Rouen
- 1472 : Première mention de la tapisserie dans l’inventaire de la cathédrale de Bayeux
Biblio :
« La Tapisserie de Bayeux » de David MacKenzie Wilson
« Guillaume le Conquérant » de Henry Gilles